Cas réels dans ma pratique

Stress, anxiété, dépression

L’hypnose peut être utilisée comme une thérapie de soutien visant avant tout la relaxation pour un meilleur contrôle de l’anxiété. Elle est également efficace pour anticiper et contrôler les affects liés à l’événement anxiogène, ou comme technique intégrative d’un vécu traumatique.

Suite à un burnout Mme M. ne pouvait plus entrer dans un bureau, ni toucher le clavier d’un ordinateur sans attaques de panique. Après plusieurs séances d’hypnose, de yoga et de EFT (emotional freedom technique) elle a pu être désensibilisée du trauma vécu dans son ancienne société et suivre une formation artisanale pour exercer le métier de son rêve.

Arrêt du tabac

Mme A. se plains du tabagisme de son mari. Le couple travaille dans une cantine scolaire. Elle fume un peu le soir, mais souhaite arrêter pour aider son mari. 2 semaines après la séance elle n’a pas repris de cigarette et envoie son mari. Finalement je reçois 3 autres collègues et ils vont tous arrêter de fumer grâce à l’hypnose et par solidarité entre collègues.

Perte de poids

C. est une jeune femme de 35 ans qui travaille dans la restauration. Depuis toujours elle mange plus que nécessaire et se plains de son poids et des nombreuses régimes sans effet dans la durée. Lors de la thérapie d’hypnose nous n’évoquons jamais ses problèmes de poids, mais plutôt les angoisses de son enfance, sa relation avec sa famille et au travail. Après une dizaine de séances elle mange à sa faim, des aliments sains sans grignotage entre les repas et elle retrouve le plaisir d’une activité physique quotidienne. Son problème de poids n’était qu’un symptôme physique d’un mal être général.

Phobies

B. est une femme de la soixantaine qui demande de l’hypnose pour vaincre sa peur de l’avion. Son mari, homme d’affaires autoritaire et très riche, adore les voyages et en a assez que sa femme ne l’accompagne jamais à cause de sa phobie. Il lui a posé un ultimatum : si elle ne vient pas avec lui à Tahiti dans quinze jours, il divorcera. Le connaissant, elle sait qu’il mettra sa promesse à exécution. Visiblement, elle n’aime pas son mari mais tient à l’argent de celui-ci. Elle ne veut pas retomber dans la misère. Blanche va me démontrer que l’argent peut être une motivation plus solide que l’amour pour le changement. Et comme cette femme est énergique, la thérapie devra l’être. Je lui fais vivre en hypnose le voyage le plus infernal qui soit. Elle nage dans l’angoisse ; quand elle souffle un peu, j’en remets une couche pour l’y replonger : bruits bizarres, trous d’air, plateaux-repas qui volent, annonces inquiétantes du commandant, tout y passe. Puis soudainement, je lui annonce qu’elle va se lever, laisser couler d’elle toutes ses angoisses dans « la chaise de l’angoisse » et prendre le siège d’à côté pour s’y relaxer profondément. Ainsi fait-elle. Quand Blanche se réveille, elle a une amnésie de la séance mais jette furtivement un regard mauvais sur la « chaise de l’angoisse ». Je lui demande de faire des photos des 2 chaises. » Prenez-les pour le voyage, dans la cabine ». Je reçois trois semaines plus tard une magnifique carte postale de Tahiti et à son retour, B. m’annonce que son mari veut venir me voir pour traiter sa phobie des piqûres. Depuis, elle a régulièrement pris l’avion, mais son mari ne m’a jamais consulté, le courageux !

Traumatismes

Comment aider une femme ayant été victime de violences ?

Comment restaurer son estime de soi, son « amour d’elle-même » revivre?

Un grand nombre de stratégies en hypnose, mobilisant la mémoire et l’imagination peuvent être proposées :

  •  La double dissociation pour la gestion du stress post-traumatique
  •  Le re parentage, la recherche de figures passées réconfortantes (êtres humains, animaux, voire objets transitionnels grâce à  l’imaginaire  de l’enfant qu’elle a été).
  • Le body scan, sa symbolique (aller des parties concernées par la violence aux parties neutres) et redonner de l’unité à ce corps morcelé. D’abord un balayage corporel neutre, puis investi d’émotions positives : travailler le sourire intérieur.
  • La recherche du ludique, des plaisirs éloignés des zones corporelles trop atteintes. Mobilisation des souvenirs sensoriels. Les remettre au premier plan de la mémoire.
  • Le travail sur la respiration, à côté de la respiration d’alerte qui la laisse sur le « qui vive », une respiration de calme, de repos, d’apaisement.

Lors de la 1. Séance je propose à M. la salle de cinéma le spectateur qui regarde le film et le projectionniste qui regarde le spectateur.

Ensuite je l’incite à décrire les personnes qui lui ont apporté de l’affection, de la tendresse au cours de son enfance ou de son adolescence.

Je suggère que la respiration atteint toutes les parties de la personne

– en les reliant,

– en nettoyant en chacune ce qu’il fallait nettoyer,

– en soignant ce qu’il fallait soigner,

– en arrangeant ce qu’il fallait arranger,

– en digérant les émotions restées bloquées.

Vertige

« Ce qui justifie l’utilisation de l’hypnose dans l’art de guérir, c’est l’effet bénéfique de la limitation de l’attention du patient à ces éléments de comportement et de fonctionnement qui sont pertinents pour son bien-être. »

Pour éclairer ce propos par un exemple, prenons une planche de bois de huit mètres de long et de quarante centimètres de large et posons-la sur le sol. N’importe qui, dans un état de conscience ordinaire est capable de parcourir à pied ces huit mètres sans difficulté. Mais plaçons cette même planche à soixante mètres de hauteur et cela devient un tout autre problème que de marcher sur toute sa longueur, même si, en réalité, la tâche n’a pas changé.

Dans l’état habituel de perception consciente, la performance est trop souvent limitée par des considérations qui peuvent en fait n’avoir aucun lien avec la tâche à accomplir. Marcher sur cette planche qu’un plancher transparent de part et d’autre laisse le sol parfaitement visible soixante mètres plus bas, resterait tout de même une tâche angoissante pour bien des personnes, alors qu’elles le feraient si facilement sur le sol.

Dans l’état ordinaire de conscience, les idées, les conceptions, les croyances, les souhaits, les espoirs et les peurs, peuvent tous affecter la facilité d’exécution d’un acte et perturber et déformer des objectifs qui suscitaient peut-être beaucoup d’espoirs. Mais dans l’état d’hypnose, le champ de perception consciente est limité et tend à se restreindre à des questions strictement pertinentes, les autres considérations perdant toute importance. »

The collected Papers of Milton Erickson on hypnosis Tom 4 p 59

Un agriculteur ayant perdu son père quelques semaines auparavant souffrait toujours de ce deuil et ne pouvait plus traverser de pont ni reprendre l’hélicoptère pour monter des aliments à ses brebis en transhumance. Après quelques séances d’hypnose où il a pu « rencontrer » son père, le vertige avait disparu et il a pu à nouveau travailler comme avant.

Douleurs

Pour donner un autre exemple, on peut citer un patient grièvement brûlé qui désespère d’être soulagé de ses douleurs. Il ne veut pas qu’on lui présente des idées et des suggestions à propos de sa douleur. Il n’a plus envie de boire ni de manger. Il a perdu I ‘appétit en raison de ses souffrances. Il n’arrive pas à dormir à cause de la douleur, de la peur et de l’anxiété quant à l’évolution de son état.

Sous hypnose, par contre, le patient grièvement brûlé est ouvert aux suggestions. Il est tout aussi disposé à accepter des suggestions d’anesthésie et d’analgésie hypnotiques qu’il le serait à accepter de la morphine. Il est également prêt à accepter des suggestions de soif et de faim et à y réagir aussitôt, chose qui serait perturbée par I ‘administration de médicaments, tout comme l’élimination des toxines est retardée par les médications anti-douleur. De plus, il profite d’un sommeil naturel, physiologique, au lieu d’un sommeil dû aux opiacés.

Même si l’hypnose n’apporte pas un soulagement complet, les symptômes peuvent être grandement améliorés, ce qui réduit la quantité de médication qui risque d’interférer avec l’élimination des toxines.

Dans l’expérience personnelle de l’auteur, la réaction de choc d’une enfant de sept ans après qu’elle se fut gravement ébouillanté le bras, l’épaule, le thorax et le côté, fut utilisée pour induire une transe hypnotique. Des pansements locaux sur la zone brûlée, mais sans aucun traitement par voie générale, permirent une guérison complète en trois semaines. Après la première séance, il ne fut pas nécessaire de faire de nouvelle séance d’hypnose, puisque la suggestion post-hypnotique donnée au départ continua d’être efficace tout au long de son hospitalisation. »

The collected Papers of Milton Erickson on hypnosis Tom 4 p 80